jeudi 30 avril 2009

Sauvons l'enseignement public, de la Maternelle à l'Université

Aujourd'hui, la mobilisation contre les « réformes » du système éducatif, de la Maternelle à l'Université, est d'une ampleur rare et témoigne d'un désarroi profond qui pousse les fonctionnaires et les parents d'élèves à se mettre en action, parfois même dans l'illégalité :
près de 3000 enseignants du primaire désobéissent ouvertement et plusieurs dizaines de milliers d'autres résistent silencieusement ;
la très grande majorité des syndicats d'enseignants du primaire est en opposition totale et les principaux syndicats des personnels d'inspection lancent des cris d'alerte ;
de nombreux parents d'élèves ont empêché les évaluations nationales de CM2, occupent des écoles et des inspections, déposent des recours en justice contre Base Elèves et soutiennent activement les enseignants désobéisseurs ;
un très grand nombre d'enseignants-chercheurs sont en grève et, avec le soutien d'étudiants, bloquent des universités.
Comment le président de la République peut-il laisser la situation se dégrader de la sorte ? Et, s'il a été démocratiquement élu pour gouverner notre pays, peut-il légitimement, sans débat national, transformer ainsi notre service public d'éducation ? Qu'il s'en assure en demandant au peuple, par référendum, s'il souhaite la poursuite de ces « réformes » du système éducatif français.
Il est le plus haut représentant de la République française ; il devrait être le garant de ses valeurs et de ses institutions. Exigeons du président :
qu'il retire tout ce que ses ministres de l'Education Nationale et de l'Enseignement Supérieur ont instauré depuis 2007, de la Maternelle à l'Université : la loi LRU, les nouveaux programmes du primaire, les stages de remise à niveau, le service minimum d'accueil et la négociation préalable au droit de grève, la nouvelle semaine scolaire et l'aide personnalisée, ainsi que l'arrêté légalisant Base Elèves ;
qu'il décide un moratoire sur toutes les réformes de l'enseignement public, déjà programmées, de la Maternelle à l'Université : la création des jardins d'éveil, des EPEP, de l'agence nationale du remplacement, la suppression des RASED, des IUFM et des BEP, la réforme de toutes les filières du lycée – général, technologique, professionnel et agricole - et celle du statut d'enseignant-chercheur ;
qu'il mette un terme aux suppressions de postes, dans les établissements comme dans les administrations, ainsi qu'à l'embauche en contrats précaires de personnels, non-enseignants comme enseignants, et qu'il crée les nombreux postes de titulaires nécessaires, de la Maternelle à l'Université ;
qu'il organise des États Généraux de l'Éducation – avec la participation des parents d'élèves, des enseignants, des syndicats, des associations professionnelles, des mouvements pédagogiques, des chercheurs spécialistes de l'enfance et de l'enseignement, des acteurs de l'éducation populaire, des citoyens et des élus – afin de construire le service public d'éducation du 21ème siècle.

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