mercredi 18 février 2009

darcos DEMISSION

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Le 12 février, sur la radio RMC, vous avez déclaré ceci :

Il n’y a « aucune raison aujourd’hui objectivement [de repousser la
réforme de la formation et du recrutement des enseignants à 2011,
comme le demande le bureau de la Conférence des Présidents
d’Universités]. D’ailleurs, on me dit "les universités ne voudront pas
préparer les étudiants à cela" ; vous savez, moi je recrute 14 000
personnes ; on va les trouver les gens pour passer nos concours. Et
aujourd’hui, un professeur sur deux qui est recruté par moi , n’est
déjà pas passé par des systèmes de formation des maîtres. Il a tout
simplement une licence ou une maîtrise, et il se présente à nos
concours et il les a. Donc moi jen’ai pas absolument besoin d’entrer
dans des discussions sibyllines avec les préparateurs à mes concours.
Je suis recruteur . Je définis les concours dont j’ai besoin . Je
garantis la formation professionnelle des personnels que je
recruterai . Après, chacun nous suit, ou pas. »
Ces propos sont inadmissibles.

Votre indifférence proclamée envers les demandes formulées par le
bureau de la Conférence des Présidents des Universités, par la
Coordination Nationale des Universités, par des conseils
d’administration, des étudiants, des enseignants et des enseignants-
chercheurs, des associations d’universitaires, des syndicats, des
parents d’élèves est inadmissible.

Le cynisme avec lequel vous avouez ouvertement que peu vous importe
qu’il y ait ou non au sein du service public des préparations aux
concours de recrutement des enseignants du service public est
inadmissible.

Cette porte grande ouverte aux préparations par des organismes privés
à ces mêmes concours est inadmissible.

Surtout, il est inadmissible que vous prétendiez être le recruteur,
inadmissible que vous asséniez neuf fois en quelques phrases l’idée
que c’est vous qui recrutez,vous qui définissez, vous qui avez besoin,
et que ces concours sont les vôtres.

Monsieur, ces propos sont ceux d’un chef d’entreprise. Ils relèvent
d’une logique qui est celle du privé. Mais vous n’êtes pas chef
d’entreprise, l’école n’est pas une société par actions dont vous
seriez le président-directeur général. Vous êtes vous-même au service
du recruteur et de l’employeur, qui ne coïncide pas avec votre
personne, aussi remarquable puisse-t-elle être : le recruteur et
l’employeur, c’est l’Éducation Nationale, c’est l’école de la
République, c’est l’école de tous les citoyens, de tous les
contribuables, de tous les électeurs, de tous les parents d’élèves, de
tous les habitants de ce pays. Vous n’êtes pas doté des pleins
pouvoirs. Vous êtes au service des citoyens de ce pays, vous êtes au
service de la France.

Monsieur, ces propos vous disqualifient et vous déshonorent. Ils
révèlent une confiscation de la res publica, de la chose publique, par
un individu. Ils révèlent que vous vous considérez comme le
dépositaire unique de la légitimité, dans un domaine qui relève de la
volonté populaire. Ils révèlent que vous confondez votre position
actuelle de Ministre avec un pouvoir que personne n’a le droit de vous
contester, un pouvoir absolu. Vos propos rappellent, Monsieur, le
basculement de la démocratie vers une personnalisation tyrannique du
pouvoir dont l’histoire a donné maints exemples. Ils sont
inacceptables pour tout républicain authentique, de Jules Ferry au
Général de Gaulle.

Vous ne tenez votre légitimité de Ministre, Monsieur, que de
l’expression de la volonté populaire. La volonté populaire ne vous a
pas donné mandat de détruire au nom de la république un système fondé
sur les valeurs de la république.

Nous vous accusons, Monsieur, d’indignité républicaine. L’école n’est
pas votre propriété. Par vos propos, vous vous êtes montré inapte à
assumer vos responsabilités républicaines et le mandat qui vous a été
confié par le peuple français. Vous avez révélé que vous méprisiez et
ne compreniez pas l’essence même de votre fonction de Ministre.

En tant que citoyens, électeurs, contribuables, parents d’élèves,
habitants de ce pays, nous ne reconnaissons plus la légitimité morale
et républicaine de la position que vous occupez.

Nous exigeons votre démission.

13/02/2009 21:14

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