lundi 23 février 2009

Quand on pense que Sarkozy ne fait rien pour l'école : c'est faux la preuve

Pendant que le gouvernement ratiboise les effectifs des
profs, Sarkozy veut imposer une réforme géniale. Il a décidé
d'offrir aux expatriés la gratuité des écoles et lycées français de
l'étranger. Un cadeau sympa, non ?
Sauf qu'il va surtout profiter aux plus aisés, et que
l'addition, pour l'Etat, s'annonce carabinée.
Ces écoles, très cotées étaient jusqu'à présent
payantes. Certains lycées sont des établissements publics, d'autres,
privés sous contrat. En tout 160 000 élèves y sont scolarisés, dont
80 000 français. Sous la tutelle du Quai d'Orsay, chaque
établissement fixe assez librement ses tarifs et ça atteint des
sommets:
5 500 euros l'année à Tokyo, 6 500 à Londres, 15 000 à
New York et 17 000 euros -le record- à San Francisco.
Au diable l'avarice!
Pour les expatriés modestes, un système de bourses
plutôt généreux est déjà en place.
A New York, par exemple, il faut gagner moins de 65 000
euros par an (pas vraiment le smic) pour décrocher 4 500 euros
d'aide. Environ un quart des élèves français bénéficient d'une
bourse. Mais pour le gouvernement, ce n'était pas assez !!
Depuis l'an dernier et à la demande express de
l'Elysée, l'Etat prend en charge l'intégralité des frais de
scolarité des élèves français de terminale... quels que soient les
revenus des parents. Plus besoin de bourse !
A la rentrée de septembre, ce sera le tour des
premières, puis des secondes l'an prochain, et ainsi de suite.
" J'aurais pu commencer la gratuité par la maternelle",
a expliqué Sarkozy, le 20 juin dernier, devant la communauté
française d'Athènes.
Mais j'ai préféré démarrer par l'année la plus chère
pour que vous puissiez constater la générosité des pouvoirs publics
français... " Encore merci !" Mais générosité pour qui ?
A Londres, l'une des familles concernées par ce
généreux cadeau déclare plus de 2 millions d'euros de revenus
annuels.
Et deux autres gagnent plus d'un million. Jusqu'alors,
une partie du financement était assurée par des grandes entreprises
françaises désireuses d'attirer leurs cadres vers l'étranger. Ces
boites, comme Darty ou Auchan, rentrent déjà leur chéquier :
pourquoi payer les frais de leurs expatriation si l'Etat régale ?
Un coût qui fait boum Au Quai d'Orsay, l'Agence française de
l'enseignement à l'étranger a simulé le coût de cette plaisanterie
mais s'est bien gardé d'en publier le résultat.
Lequel est tout de même tombé dans les palmes du
"Canard". D'ici dix ans, appliquée du lycée jusqu'au CP ( sans
parler de la maternelle), la gratuité coûterait à l'Etat la
bagatelle de 713 millions d'euros par an ! Intenable ! La vraie
priorité, c'est l'ouverture d nouveaux établissements, pas la gratuité.
Mais pourquoi Nicolas Sarkozy s'est lancé la dedans ?
Peut-être parce qu'il se sent personnellement concerné
par la question : après avoir été annoncé à New York puis à Londres,
petit Louis est finalement inscrit au lycée français de Doha... Et
il va falloir payer !
Auditionné par le Sénat à la fin juin, Bernard Kouchner
n'a pas nié ces menus "inconvénients". Son cabinet songe d'ailleurs
à couper la poire en deux : une gratuité partielle... mais toujours
sans conditions de revenus. Sauf que, pour le moment, Sarko n'en
veut pas. "Je tiens beaucoup à la gratuité", s'entête-t-il à chaque
déclaration à l'étranger.
Sans prendre le temps de préciser comment sera
financée cette très généreuse gratuité !

Et ben voyons ! Certaines décisions
semblent aller de soi alors qu'en France les mêmes
se demandent si l'école maternelle gratuite (qui
troue le budget de l'Etat) est vraiment
indispensable aux 3 ans !!!

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